Pique des citoyennes de Lyon

Pique des citoyennes de Lyon, 1792 - © Xavier Schwebel

Pique des citoyennes de Lyon, N° Inv. 48.81

 

S’il est un objet associé à la période révolutionnaire, c’est bien la pique. Celle de Gadagne porte l’inscription : les citoyennes de Lyon, 1792.

Sa symbolique est très forte.

D’abord, elle est l’arme du peuple en guerre. L’Assemblée législative proclame la patrie en danger face à l’avancée des armées austro-prussiennes et décide d’armer le peuple de piques.

Elle est l’arme du sans culotte, celui animé par sa haine de l’aristocrate ou du bourgeois au bas de soie, soupçonnés d’être profiteurs et monopolisateurs.

Elle est l’arme du peuple qui a faim en 1792 : les récoltes de 1791 ont été catastrophiques. L’inflation est galopante. L’assignat, papier monnaie, a perdu plus de la moitié de sa valeur en un an : le peuple descend dans la rue.

Elle est l’arme du peuple brandie par les femmes, directement touchées par les disettes en tant que mères, épouses ou simples citoyennes.

À Lyon, elles défilent dans les rues et affichent, le 19 septembre, une pétition, dans laquelle elles réclament un prix fixe sur les denrées de première nécessité, tels que les céréales, le savon ou les fromages.

Elle est l’arme politique des Lyonnaises qu’elles remettent symboliquement à Joseph Chalier en qui elles placent leurs espoirs. Chalier, porte-parole populaire des sans-culottes, appuie leurs revendications.

C’est cette forte symbolique qui a poussé le citoyen Rosaz à la récupérer comme objet témoin de l’époque révolutionnaire, alors qu’il n’a que 16 ans.


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