L’horloge Charvet rejoint Gadagne

L'horloge Charvet, connue sous le nom d'« horloge aux Guignols »

Reconnaissable au premier coup d’œil - près de 7 mètres de haut pour 2 mètres de large -, l’horloge Charvet, chère aux Lyonnais.es, a pris ses quartiers sur la façade de Gadagne en janvier 2021.

Après plus de 6 mois de restauration, l’ "Horloge aux Guignols", connaît ainsi une nouvelle vie dans le quartier du Vieux Lyon. Auparavant, elle a passé près de 150 ans au 8, rue de la Poulaillerie sur la Presqu’île à Lyon 2e.
 
Construite à partir de 1864 par Louis Charvet, horloger de la Ville de Lyon, cette étonnante horloge fait appel à de nombreuses compétences. Les automates de la commedia dell’arte, Arlequin, Polichinelle, et ceux propres à Lyon, Gnafron et Guignol, sont fabriqués par la Maison Charvet. L’imposant mécanisme du carillon a, quant à lui, été élaboré par l’entreprise Bailly-Comte à Morez dans le Jura. Après être passée de main en main au fil des années, la Ville de Lyon acquiert l'horloge en 2012. Un achat qui s’inscrit dans la préservation du patrimoine de ce véritable trésor mécanique et théâtral lyonnais.

L'horloge Charvet, connue sous le nom d'« horloge aux Guignols »
L'horloge Charvet, connue sous le nom d'« horloge aux Guignols »

Une tradition qui remonte au 5e siècle

Cette acquisition s’inscrit également dans une cohérence historique. Place forte de l’horlogerie depuis le 5e siècle, les premiers horlogers lyonnais sont italiens ou plutôt romains.

Entre le 16e et le 17e siècle, Lyon prend une place prépondérante dans le milieu de l’horlogerie. La ville accueille alors jusqu'à 26 ateliers de maîtres. Une aventure qui marque un coup d’arrêt à la révocation de l'Edit de Nantes, en 1685, lorsque ces derniers migrent vers la Suisse, fondant l’industrie horlogère locale.

Entre tradition et innovation

C’est dans ce contexte propice à la création que la Maison Charvet s’inscrit. Elle fait implicitement référence au passé prestigieux de l'horlogerie lyonnaise, héritière de cette histoire, puisque ses horlogers se mirent à construire des horloges d'édifices dans le monde entier (notamment des horloges de gare).

Une œuvre qui fait du nom Charvet le plus connu des horlogers lyonnais du 19e siècle. Lyon est alors la ville des arts mécaniques : horlogerie, métier à tisser, automobile, cinématographe, ...

Ce qui rend l’horloge Charvet unique en son genre est l’alliance des savoir-faire traditionnels et modernes de l'époque, couplés à l'originalité et à l'audace de la création artistique. Au-delà de la majestuosité de la création, l'horloge raconte une histoire, comme tout théâtre de marionnettes, ce qui la rend exceptionnelle.

Au fil du temps, de nombreux horlogers ont entretenu et restauré le carillon : Deschannoz, Albert Eggmann, Pascal Morilla, Christophe Quatrini, Guy Augis, Xavier Desmarquest, Jean-Jacques Marchand, et jusqu’à nos jours, Philippe Carry.

Historique de l'Horloge Charvet

- 1852 : Fondation de la Maison Charvet par Laurent Charvet et M. Salzmann
 
- 1862 : Ouverture du magasin de M. Charvet, au 48, rue de l'impératrice (ancien nom de la rue du Président Edouard Herriot)
 
- 18 mars 1864 : Par un arrêté du 18 mars 1864 le préfet du Rhône et le maire de Lyon autorisent Laurent Charvet, horloger de son état, à "appliquer [une boiserie] contre le mur de refend de la maison rue de la Poulaillerie qui aura même dessin et profils que ceux de la devanture de la maison n° 10. Dans cette boiserie, il y aura un grand cadran-horloge qui donnera l’heure exacte au public."
 
- avril 1883 : Début de la construction de l’horloge par "Louis Charvet". Le mécanisme de l'Horloge Charvet est constitué par une horloge d'édifice fabriquée dans le Haut-Jura par l'entreprise Bailly-Comte à Morez.
 
- 17 octobre 1884 : "l'Horloge aux Guignols" est mise en marche rue de la Poulaillerie ; Louis Charvet a travaillé sur son horloge pendant 18 mois.

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