Expositions découvertes passées du MHL

Visuel de l'exposition découverte passée "Lyon, la rivière et le fleuve" au MHL - Gadagne en 2013 - © Gadagne, 2013

La recherche de l'excellence

Le compagnonnage à Lyon, de ses origines mythiques à nos jours. 

Du 24 avril 2014 au 04 janvier 2015

Commissariat général

  • Maria-Anne Privat-Savigny, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées Gadagne,
  • assistée de Sophie Mouton, conservateur stagiaire du patrimoine, Institut national du Patrimoine,
  • et Florence Papri, chargée de mission au service des collections.

 

Cette exposition est réalisée en partenariat avec la Fédération Compagnonnique des Métiers du Bâtiment, l’Union compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs unis et l’Association Ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France. L’importante collection compagnonnique conservée à Gadagne a été complétée par des prêts de collectionneurs privés, des Archives municipales et de la Bibliothèque municipale de Lyon.

Affiche de l'exposition "La recherche de l'excellence : le compagnonnage à Lyon" au MHL - Gadagne en 2014
Affiche de l'exposition "La recherche de l'excellence : le compagnonnage à Lyon" au MHL - Gadagne en 2014

Apparus avec les grands chantiers des cathédrales à la fin du Moyen Âge, les Compagnons du Tour de France demeurent, aujourd'hui encore, des passeurs de savoir-faire et des artisans innovants. Compagnons du Devoir, chefs d’œuvre, tour de France… autant de termes qui renvoient à un univers mythique et aux notions d’excellence, de tradition et de solidarité. 

Le musée d’histoire de Lyon met en lumière l’histoire de ces hommes, de leurs sociétés et de leur quête de l’excellence.

Au-delà des clichés et des fantasmes qui entourent les sociétés secrètes compagnonniques, que sait-on vraiment de leur histoire ? Pourquoi des artisans, des ouvriers, des apprentis se sont-ils réunis sous les rites de Salomon, maître Jacques ou du père Soubise ? 

Qui sont les compagnons d’hier ? Qui sont-ils aujourd’hui ? 

Alors que l’emploi et la formation professionnelle sont au cœur des débats contemporains, Gadagne interroge ce patrimoine reconnu par l’UNESCO et, en partie, né à Lyon. 

Lyon, la rivière et le fleuve

Du 17 avril au 05 janvier 2014

Commissariat de l’exposition

  • Maria-Anne Privat-Savigny, conservateur en chef du patrimoine, directeur des musées Gadagne
  • assistée de Dorothée Gillmann, chargée de la coordination des expositions
  • Florent Molle, élève conservateur du patrimoine, institut national du patrimoine
  • avec les conseils de Jacques Rossiaud, Professeur émérite Université Lyon 2.

 

Remerciements

  • Avec le mécénat de la Compagnie Nationale du Rhône
  • Avec le partenariat de l'Institut National de l'Audiovisuel, les Éditions Lyonnaises d'art et d'histoire, Rives de Saône / Grand Lyon, Maison du Fleuve Rhône, Cap sur le Rhône, Le Petit Bulletin, Jazz Radio, Éditions livres/EMCC, CNSMD, CRR, Lyon Parc Auto
Affiche de l'exposition "Lyon, la rivière et le fleuve" au MHL - Gadagne en 2013-2014
Affiche de l'exposition "Lyon, la rivière et le fleuve" au MHL - Gadagne en 2013-2014

L’image et le développement de Lyon sont inséparables du Rhône, de la Saône et de leur union. Lyon est en effet l'une des rares villes au monde à posséder un confluent, ce qui en fait un site exceptionnel. 

Grâce à cette situation géographique unique, le Rhône et la Saône ont permis le développement de la ville. Ils constituent depuis longtemps une ressource étonnante à l’origine de la croissance économique et industrielle de la capitale des Gaules, aujourd’hui métropole Européenne.

Cette exposition invite à comprendre Lyon, sa rivière et son fleuve, du Moyen Âge jusqu’aux projets contemporains tel l’aménagement des rives de Saône.

Chair et sang de la ville, Lyon les a craints, amadoués, exploités. Aujourd’hui, ils sont toujours au centre d’aménagements urbains majeurs tandis que les habitants se les réapproprient.

La Saône et le Rhône fondent l’identité de la ville. Ils figurent sur la majorité des représentations scénographiées de Lyon. Le Rhône prend les traits d’un personnage viril, barbu, à l’image de ce fleuve réputé pour ses courants parfois violents. Féminine, la Saône est personnifiée par une femme lascive et indolente. 

La rivière et le fleuve sont des atouts exceptionnels, des voies de commerce utilisées dès l’Antiquité qui permettront à Lyon de devenir une grande place au cœur du commerce européen.

Sources de richesses et de prospérité, ils constituent aussi, paradoxalement, des obstacles au développement urbain. Les crues ponctuent l’histoire de Lyon depuis le Moyen Âge (la première inondation est mentionnée par l’historien Grégoire de Tours en 580). Elles entraînent avec elles destructions et morts, paralysant la cité. Les esprits sont marqués par ces événements tragiques auxquels répondent les aménagements urbains : de la construction des ponts à l’aménagement des quais, de la construction des ports à celles des barrages visant à réguler les eaux mais aussi à exploiter leur puissance. Progressivement, la ville gagne du terrain sur des cours d’eau peu à peu maîtrisés. Ses habitants se les réapproprient.

Lyon y trouve son identité et y puise ses richesses et son essor économique, industriel et urbanistique.

Les regards posés sur la Saône et le Rhône évoluent mais ils demeurent sources d’inspiration pour les artistes, écrivains, peintres, photographes, poètes… Étroitement lié à la ville, ils sont aussi associés à la détente, aux sports, aux jeux, aux fêtes.

Une sélection de 19 photos de Jacques Damez est exposée dans l’exposition Lyon, la rivière et le Fleuve.

Jacques Damez, photographe et réalisateur lyonnais s’est vu confier la mission Regard sur la transformation du territoire Lyon Confluence par la Société Publiques Locale d’Aménagement (S.P.L.A) Lyon Confluence, aménageur du projet du même nom. 

Entre 2006 et 2011, il a pris des photos et filmé, sans scénario, juste l’envie de retrouver l’émotion d’un chantier horsnorme.

Ses images ont fait l’objet d’un film (projeté le 7 novembre 2013 à Gadagne) et de trois ouvrages aux éditions Textuel-Anatome.

Les voyages officiels à Lyon

Des entrées royales aux voyages présidentiels

Du 25 avril au 2 septembre 2012

Salles 5, 7, 9, 12, 16, 20, 24 et 30

Entrées fastueuses et festives pour les rois au 15e siècle ou parcours plus solennels des Présidents : ces voyages ont un sens politique fort pour une capitale régionale. Elles connaissent un apogée pendant la Renaissance jusqu’à l’entrée de Louis XIII en 1622, avant de s’éteindre et de connaître un renouveau grâce à Napoléon. Elles évolueront beaucoup pendant les IIIe, IV et Ve Républiques.

À chaque époque, ses enjeux ! Légitimer un pouvoir fraîchement conquit, rallier la ville au Royaume, valoriser le tissu et les savoirs faire économiques… Les formes de ces voyages évoluent également. Proches des processions religieuses au moyen-âge, ils deviennent théâtrales et festifs jusqu’au 16e siècle. Lyon est alors une des villes les plus puissantes d’Europe.

Bonaparte aura des voyages plus solennels. Il leur donne un poids économique important, relançant ainsi la soierie lyonnaise. Napoléon III qui viendra à Lyon à plusieurs reprises, renouera avec le faste des entrées royales. En 1996, avec l’organisation du G7, Lyon verra défiler dans ses rues les chefs d’Etats des grandes puissances de ce monde !

Affiche de l'exposition "Voyages officiels" au MHL - Gadagne en 2012
Affiche de l'exposition "Voyages officiels" au MHL - Gadagne en 2012

Si l’entrée royale d’Henri II (23/24 septembre 1548) figure parmi les plus somptueuses, celles d’Henri IV (1595) et de Louis XIII (1622) en sont l’apogée.

Henri IV se marie à Lyon, et, dit-on, y conçoit son héritier ! Il donne le nom de Lyon au traité qui, en 1601, intègre les pays de l’Ain au royaume de France. Il profite de ces honneurs accordés à Lyon pour resserrer l’emprise royale sur le pouvoir local.

Les entrées royales perdent progressivement de leur sens et de leur signification avec l'avènement progressif de l'absolutisme monarchique au 17e siècle. L'entrée fastueuse de Louis XIII sera la dernière entrée royale.

Le prince président Louis-Napoléon Bonaparte, élu en 1848, arrive à Lyon le 15 août 1850 par bateau à vapeur sur la Saône au lendemain des
insurrections de 1849. Il vient affirmer les règles républicaines et effectue de nombreuses visites. Il conclut son premier séjour lyonnais par un Lyonnais, aimez moi ! en réponse au Lyonnais, je vous aime de son oncle, Napoléon Ier.

Après son coup d'état, il effectue une visite spontanée le 4 juin 1856 pour rendre hommage aux victimes des terribles inondations. Napoléon III acquiert alors une immense popularité. Sa visite avec l’impératrice Eugénie du 24 au 27 août 1860 fut des plus somptueuses : le couple impérial arrive par le train à Perrache, parade dans un Lyon rénové sous les hospices du préfet Vaïsse, visite les ateliers et s’intéresse à l’industrie, assiste à des bals et autres banquets. 

Voyage en circuit, train présidentiel, protocole strict, inaugurations, décorations, festivités, banquets, couverture journalistique, passage en revue, sont les traits caractéristiques des voyages des présidents de la IIIe République (1870-1940) à Lyon comme dans les autres régions.

Ces voyages permettent au président de se faire connaître et d’établir un lien avec la population. L’objectif ? Acquérir la légitimité populaire que ne lui donne pas l’élection indirecte. La foule, avertie de la venue du président et de l’itinéraire du cortège grâce aux programmes, est au rendez-vous, à distance raisonnable... 

Cependant, chaque président tente à un moment ou un autre d’enfreindre le protocole afin de montrer qu’il est, en réalité, proche de ses concitoyens.

À chaque exposition découverte, son guide thématique édité en partenariat avec les éditions Livres EMCC.

Sous la direction de Maria-Anne Privat-Savigny, Voyages officiels à Lyon, Des entrées royales aux voyages présidentiels, 128 pages illustrées, 5€

Sommaire

Préface

Introduction

Chapitre 1 - Les entrées royales du Moyen Âge au 18e siècle
Les entrées royales du Moyen Âge, Maria-Anne Privat-Savigny
Les entrées royales, du rêve italien aux guerres de religion, Patrice Beghain
Les entrées solennelles d’Henri IV, de Louis XIII et de Louis XIV, Patrice Beghain
Des autres visites princières à Lyon aux 17e et 18e siècles, Maria-Anne Privat-Savigny

Chapitre 2 - Les entrées et les voyages officiels du Consulat au Second Empire
Les entrées et les voyages officiels sous le Consulat et le premier Empire, Maria-Anne Privat-Savigny
Les entrées officielles sous la Restauration et la Monarchie de Juillet, Maria-Anne Privat-Savigny
Voyages officiels à Lyon 1850-1870 : des voyages présidentiels aux voyages impériaux, Maria-Anne Privat-Savigny

Chapitre 3 - Les voyages présidentiels de la IIIe à la Ve République
Le voyage à Lyon des présidents de la IIIe République, Dorothée Gillmann
Voyages officielles sous la IVe et Ve République, Dorothée Gillmann

Bibliographie
Informations pratiques
Remerciements - crédits photographiques

Philibert de l'Orme, Girard Desargues

De l'architecture classique aux enjeux urbanistiques contemporains

Du 15 décembre 2011 - 25 mars 2012

Salles : 7, 10, 12, 16 et 24

Philibert De l’Orme peut être considéré comme le plus grand architecte de la Renaissance. Malheureusement, nombre d’édifices conçus par ses soins ont été détruits, ou leurs plans et maquettes disparus.

Il existe cependant à Lyon une demeure dont la galerie fut bâtie par Philibert de l’Orme. Exceptionnelle dans l’art de Philibert de l’Orme, cette construction, située rue Juiverie dans le Vieux Lyon, est datée avec certitude de 1536. Il la décrit comme l’un de ses chefs d’œuvre dans son Premier tome de l’architecture. Cet ouvrage, édité en 1567, est le premier traité écrit sur l’architecture en langue française.

Faute de traces, les travaux de l’architecte sont vite oubliés. Pourtant, l’héritage laissé par Philibert de l’Orme est important. Il est à l’origine de la conception contemporaine du métier d’architecte qui, de simple technicien du bâtiment, devient un artiste. Ses conceptions libèrent la France de l’influence italienne et l’oriente vers le classicisme. Il est l’inventeur de nouvelles manières de construire comme la charpente à petits bois.

Au 19e siècle, l’œuvre de Philibert de l’Orme est portée aux nues par les critiques. Il figure en médaillon sur les façades des écoles de beaux-arts, ou encore sur les médailles des grands écrivains dans les livres scolaires.

Entre 1639 et 1640, Girard Desargues publie 3 ouvrages relatifs à ses réflexions mathématiques, les Brouillons projects. Ils traitent de thématiques variées – géométrie, perspective, stéréotomie (science de la coupe des pierres), … – et font de lui, le père de la géométrie projective

Passionné par la mise en pratique de ses théories, Girard Desargues s’intéresse à l’architecture. Il réalise de nombreuses pièces stéréotomiques et est à l’origine de la conception de l’hôtel de l’Europe, place Bellecour, et d’une maison à trompe à Lyon sur l’ancien pont de pierre, aujourd’hui détruite.

Qui de Girard Desargues, Simon Maupin, ou Jacques Lemercier est à l’origine des plans de l’Hôtel de ville de Lyon ? Il est aujourd’hui bien difficile de déterminer avec exactitude la part prise par chacun dans l’élaboration des projets définitifs. Toutefois, au vu de ses talents en stéréotomie et de ses réflexions sur la géométrie projective, on attribue à Desargues les plans de l’escalier d’honneur, de l’escalier ovale et des voûtes de l’atrium, remarquables chefs d’œuvre.

Au 19e siècle, les géomètres, à l’instar de Gaspard Monge, trouvent avec surprise en Desargues un précurseur génial de la géométrie moderne. Au 20e siècle, de nombreux érudits et architectes lyonnais s’intéressent à son œuvre, et travaillent longuement à identifier le véritable auteur des plans de l’hôtel de ville de Lyon. Girard Desargues est aujourd’hui reconnu par ses pairs : en décembre 2011, un colloque lui est même consacré.

Située 8 rue Juiverie dans le Vieux-Lyon, la galerie Bullioud est une des rares constructions que l’on peut attribuer avec certitude à Philibert de l’Orme.

Exceptionnelle dans l’art de Philibert de l’Orme, cette construction est datée avec certitude de 1536, quand Philibert rentre de Rome. 

Il la décrit comme l’un de ses chefs d’œuvre dans son Premier tome de l’architecture, édité en 1567.

Commande de la famille Bullioud, elle constitue un complément de l’escalier à vis et permet de distribuer avec un seul escalier plusieurs corps d’édifices. Les deux cabinets d’angle, posés sur des trompes, sont inédits dans leur forme et dans leur structure.

Le dessin d’architecture permet de voir plus précisément les nouveautés architecturales de la galerie. Les deux cabinets d’angle, posés sur des trompes, sont inédits dans leur forme et dans leur structure. Ils permettent de relier les extrémités du corps de logis à la galerie de manière oblique en prenant le minimum d’espace. Il développe leur élaboration dans le livre III de son Premier tome d’architecture.

En 1646, le pouvoir municipal décide de construire un Hôtel de Ville. Le projet est confié au voyer de la ville, Simon Maupin, qui s’entoure d’architectes comme le lyonnais Girard Desargues.

Qui est à l’origine des plans de l’Hôtel de ville de Lyon ? Les archives recèlent peu de documents précis sur la contribution de Girard Desargues à ces plans. Mais, au vu de la correspondance échangée avec les Prévots des Marchands et ses talents en stéréotomie, on lui attribue les plans de l’escalier d’honneur, de l’escalier ovale et des voûtes de l’atrium.

 

Après son retour à Lyon en 1648, Desargues va participer à la construction d’une maison en encorbellement sur la première pile du pont du Change, côté rive gauche, face à l’église saint-Nizier. 

L’historien André Steyert, dans le tome 3 de saNouvelle histoire de Lyon, écrit en 1899, la décrit ainsi : une maison de quatre étages, dont la moitié du bâtiment était entièrement suspendue, supportée par une trompe d’une hardiesse extraordinaire et d’un effet surprenant.

En architecture, une trompe est un procédé de construction permettant d’asseoir une voûte sur un plan carré. Desargues resta longtemps célèbre pour cette extraordinaire trompe. Hélas, cette maison a été détruite au moment de la destruction du pont, vers les années 1840-50.

À chaque exposition découvertes, son guide thématique édité en partenariat avec les éditions Livres EMCC.

Philibert de l'Orme, Girard Desargues,de l'architecture classique aux enjeux urbanistiques contemporains, 128 pages illustrées, 5€

Affiche pour l'exposition Philibert De l'Orme et Girard Desargues au MHL - Gadagne en 2011-2012
Affiche pour l'exposition Philibert De l'Orme et Girard Desargues au MHL - Gadagne en 2011-2012

De Bourgelat à Mérieux, 250 ans de l'école vétérinaire de Lyon

Du 22 septembre au 4 décembre 2011

Salles : 16, 18, 24, 27 et 30

En 2011, Lyon fête les 250 ans de son École vétérinaire. Cette institution a été créée en 1761, par Claude Bourgelat. Il initie alors la toute première école consacrée à l’enseignement de l’art vétérinaire et à la formation d’un corps de professionnels uniquement dédié au soin des animaux. 

Les 5 salles racontent l’histoire de cette institution, depuis sa création au siècle des Lumières en passant par les découvertes scientifiques marquantes du 19e siècle, jusqu’aux nouveaux enjeux industriels et économiques d’aujourd’hui. 

L’exposition s’attache à souligner le rôle et la qualité des hommes qui ont fait de l’École vétérinaire de Lyon, une référence mondiale. Claude Bourgelat, son fondateur, Louis Bredin, Jean-Baptiste-Auguste Chauveau, Saturnin Arloing et bien d’autres... Ces personnalités ont toutes marqué de leur emprunte l’histoire mondiale des sciences, de la biologie et de la médecine.

Fondateur de la première école vétérinaire du monde

Claude Bourgelat obtient le brevet d’Ecuyer du Roi en 1740 et devient directeur de l’Académie d’équitation de Lyon, au sein de laquelle il créée une école de maréchalerie. Il occupe ce poste jusqu’en 1765. Encyclopédiste, auteur de nombreux ouvrages sur le cheval et la maréchalerie, il passe pour l’un des meilleurs écuyers d’Europe. Il est convaincu de la nécessité de fonder une école consacrée exclusivement à la médecine animale. En effet, au 18e siècle, la méconnaissance des maladies, les pratiques charlatanesques et les épidémies déciment les troupeaux. 

Avec l’aide d’Henri-Léonard Bertin, Contrôleur Général des finances, il obtient la fondation de la première École vétérinaire au monde, le 4 août 1761, par arrêt du Conseil du roi. L’Etat espère ainsi garantir la prospérité de l’économie rurale. En 1762, l’école s’installe au « Logis de l’Abondance » dans le faubourg de la Guillotière.

Bourgelat, directeur de l’école, régit l’établissement d’une main de fer, rédigeant personnellement les règlements : mode de recrutement, enseignement, encadrement des élèves, enquêtes de moralité.

Le 3 juin 1764, l’établissement prend le titre d’École Royale. L’institution acquiert très vite une renommée européenne et devient « la nourrice de toutes les écoles de médecine vétérinaires ».

Deux siècles d'architectures

En 1796, l’École vétérinaire, précédemment installée dans le quartier de la Guillotière, déménage rue de l’Observance (actuel quai Chauveau), sur la rive droite de la Saône. 

Ce sont les architectes Antoine-Marie Chenavard dès 1822 puis Pierre-Prosper Chabrol à partir de 1838 qui donnent à l’école son aspect définitif. 

Le premier fait détruire le bâtiment sur la rue de l’Observance, ouvrant ainsi la cour d’honneur sur la Saône. Le second, grâce à l’annexion du couvent des Cordeliers de l’Observance en 1843, répartit les bâtiments scientifiques et techniques autour de 3 cours fermées reliées par des passages couverts. Il réalise également le monumental portique de façade.

L'Abbé Rozier (1734-1793)

Jean-Baptiste François Rozier devient professeur de botanique et de matière médicale en 1761. Il créé alors un jardin botanique de 4000 m2 dans l’enceinte de l’école. Quelques années plus tard, il est nommé directeur de l’école, jusqu’à sa destitution en 1769, causée par diverses querelles avec Bourgelat.

Louis Bredin (1738 -1814)

Il dirige l'École de 1780 à 1814. Il la sauve de la faillite, la défend contre ses détracteurs et l'épargne des troubles révolutionnaires. Bredin organise son déménagement à Vaise en 1796, favorise le recrutement des élèves et développe les enseignements et la recherche. 

À sa mort, en 1814, l'École s'inscrit dans un 19e siècle qui s'annonce brillant. Son fils, Claude-Julien Bredin prend le relais à la direction de l'École jusqu'en 1835.

Jean-Baptiste-Auguste Chauveau (1827- 1917)

Professeur, puis directeur de l’École vétérinaire de Lyon, il est l’auteur de nombreux travaux en physiologie, anatomie et bactériologie. Père fondateur de la cardiographie moderne, il développe en 1861, avec Marey, médecin parisien, les premières sondes intracardiaques et élucide ainsi le mécanisme du cœur sur le cheval. 

Saturnin Arloing (1846-1911)

Arloing fait ses études à l’Ecole de Lyon de 1862 à 1866. Dès 1869 il est professeur d’anatomie et de physiologie à l’Ecole de Toulouse puis dès 1877 à l’Ecole de Lyon dont il prend la direction en 1877.

Dans le domaine de la microbiologie, il débute avec succès en isolant avec Cornevin et Thomas le germe du charbon symptomatique et en élaborant dès 1892 un vaccin efficace. En 1899, il fonde avec Jules Courmont l’Institut bactériologique de Lyon et du Sud-Est qui deviendra en 1954 l’Institut Pasteur.

À chaque exposition découvertes son guide thématique édité en partenariat avec les éditions Livres EMCC.

De Bourgelat à Mérieux, 250 ans de l'École vétérinaire de Lyon, 128 pages illustrées, 5€

Au fil des pages, découvrez l’histoire de la première école vétérinaire créée dans le monde depuis la genèse de sa fondation au siècle des
Lumières jusqu'aux découvertes scientifiques marquantes du 19e siècle.

Faites plus ample connaissance avec les grands directeurs de l'école : Claude Bourgelat, son fondateur mais aussi Louis Bredin, Jean-Baptiste-Auguste Chauveau, Saturnin Arloing et bien d’autres... Toutes ces personnalités ont marqué de leur emprunte l’histoire mondiale des sciences, de la biologie et de la médecine.

Affiche pour l'exposition de Bourgelat à Mérieux au MHL - Gadagne en 2010-2011
Affiche pour l'exposition de Bourgelat à Mérieux au MHL - Gadagne en 2010-2011

Lyon qui compte... Banques et finances lyonnaises

Du 19 mai au 28 août 2011

Salles : 7, 16, 18 et 27

Au 15e siècle, la ville est investie par de puissants marchands et banquiers… italiens ! Les Gondi, Médicis ou Gadagni, ces grandes familles, s’installent à Lyon et sont au cœur d’un judicieux système de changes. Elles financent les entreprises royales ou les expéditions militaires en Italie. 

La famille Gadagne contribue à la libération de François 1er des griffes de Charles-Quint et paie les expéditions vers le nouveau monde, comme celle de Verrazano qui découvre le site de l’actuelle New York. 

Noms de rues et grandes demeures lyonnaises sont toujours les témoins de cette faste période. 

Au 19e siècle, Lyon retrouve un second âge d’or autour de la banque moderne, née de la révolution industrielle du second quart du siècle. Ce système bancaire favorise ensuite, dans la seconde moitié du siècle, le développement industriel et économique de la ville.

Les grandes institutions bancaires lyonnaises sont alors créées comme le Crédit Lyonnais grâce à Arlès-Dufour et Henri Germain en 1863.

Visuel de l'exposition découverte passée "Lyon, la rivière et le fleuve" au MHL - Gadagne en 2013 - © Gadagne, 2013
Visuel de l'exposition découverte passée "Lyon, la rivière et le fleuve" au MHL - Gadagne en 2013 - © Gadagne, 2013
Salle 7

Au 16e siècle il n’existe pas de règlementation liée aux opérations bancaires. N’importe quel riche particulier peut prêter de l’argent sous réserve d’officialiser l’acte devant notaire. 

En revanche, le change ainsi que la rédaction de lettres de change, ne sont pratiqués que par les banquiers. À Lyon, ce sont les marchands banquiers, majoritairement italiens, qui gèrent ces opérations dans le quartier de la place du Change. Ils manipulent une diversité prodigieuse de monnaies européennes et fixent leurs cours au moment de la foire des Paiements qui succède à chaque foire de marchandises.

Salle 16

La fin du 16e siècle marque le déclin de Lyon comme première place commerciale et financière européenne. Seule la reconstruction de la loge du Change, devenue trop petite, traduit la volonté de maintenir les activités financières dans leur quartier d’origine. 

Dessinée par Soufflot et réalisée par l’architecte Jean-Baptiste Roche, la nouvelle Loge est achevée en 1750.

De 1704 à 1771 siège à Lyon une Cour des monnaies. Elle surveille notamment l’étalonnage des poids fabriqués par les maîtres balanciers et utilisés par les changeurs, courtiers ou banquiers. Chaque maître balancier échantilleur était responsable de la vérification de l’étalonnage des nouveaux instruments chaque 1er mercredi du mois.

Salle 18

Avant même la Révolution, les finances de l’État sont dans une situation catastrophique. Afin de pallier le risque de faillite, l’idée naît de confisquer les biens du clergé (2 novembre 1789). Leur vente s’annonce trop longue au regard des besoins financiers.

La naissance des assignats résulte de cette situation. Ils permettent d’acquérir des biens du clergé et de fournir rapidement à l’État des liquidités. Émis en grande quantité, les assignats sont rapidement dépréciés. En 1790, l’assignat devient papier-monnaie et est abandonné par le Directoire en 1797.

Salle 27

Lyon renaît rapidement de ses cendres après la Révolution et connaît un développement économique et industriel étonnant.

Dans la première moitié du 19e siècle, le système bancaire est encore dominé par des banques familiales issues du monde de la soierie ou par
des banques suisses. En 1822, apparaît la Caisse d’épargne du Rhône, créée à l’initiative de Benjamin Delessert, né à Lyon. 

À l’aube de la première guerre mondiale, Lyon figure parmi les principales places bancaires d’Europe. Née du développement industriel et de ses besoins, la banque lyonnaise en a favorisé la croissance, faisant de Lyon une grande métropole économique.

À chaque exposition découvertes son guide thématique édité en partenariat avec les éditions Livres EMCC.

Lyon qui compte...Banques et finances lyonnaises, 128 pages illustrées, 5€

Au fil des pages, plongez au cœur des arcanes de Lyon quand elle était la Wall Street de la Renaissance. Comment les grandes familles de banquiers italiens, en s'impliquant dans la vie de la cité, sont-elles parvenues à intégrer la cour de France ? Comment la place du change est-elle devenue le lieu névralgique du change et de la banque ?

Les crises qui touchent l’Europe dès le milieu du 16e siècle entraînent le départ des italiens et marquent le déclin de Lyon. Cependant, la cité ne perd jamais sa position de place financière. Elle continue à établir le cours du change des places européennes. La réglementation devient plus contraignante, les marchands de soie deviennent les nouveaux banquiers...

Avec le développement industriel, la banque moderne nait à Lyon au 19e siècle. Mais qui connait aujourd'hui ces pionniers de la finance lyonnaise que sont Arlès-Dufour, Edouard Aynard, Etienne Marie Cottet ou Benjamin Delessert ? Quel fut l'impact sur le tissu urbain ?

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